Petit Dénéré deviendra-t-il ambassadeur ?

Le jeune homme avait fait en sorte d'arriver rapidement au domaine de Melgueil. Attendre était probablement la chose qu'il haïssait le plus au monde, et il actait cela comme vérité générale. A bien y réfléchir, qui donc pouvait bien trouver quelque plaisir dans l'attente ? Un abruti, sans aucun doute.
Conception assez manichéenne de la réalité. Mais le Leslur-Dénéré aimait se penser péremptoire, hautain & insupportable, par voie de conséquence. Hautain, il l'était sans aucun doute. Sa deuxième détestation ultime était les parvenus. C'est fou cette volonté constante que nombre d'entre eux, une fois qu'ils étaient "parvenus en haut", avait de le faire remarquer au monde. Ridicule. Quoi que dégoût et peur soient des mots plus justes pour définir son sentiment vis-à-vis d'eux. Péremptoire ? Disons qu'il avait un présupposé : celui d'avoir, toujours & partout, raison.

Aussi était-il persuadé de faire un bon diplomate ? Assurément. Car après tout, de mauvais esprits diraient - disent ? - que les plus cyniques sont les meilleurs diplomates.
True ? Maybe.
Manichéen, affreusement manichéen ? Sans aucun doute.

Un garde ou un valet était planté là.

Bonjour Sire !

Léger sourire de circonstance.

Pouvez-vous dire à qui de droit qu'un postulant est ici ?

Manquait plus que de révéler son identité à la pécore.

On ne connait pas, on ne juge pas. Souvent jugée à tort, allez savoir pourquoi, souvent insultée, violente dans sa verbe, la froideur et la rudesse de ses paroles avaient pu la mener la. La loi du Talion, non, elle n'avait pas l'âme vengeresse, enfin presque pas. Marche ou crève, assurément, donc elle marchait souvent, toujours, peu lui importait ce que les autres pensaient. Elle avait sa pensée cela lui suffisait. Elle avait trainé ses guêtres dans les plus hautes sphères, se permettant de tutoyer un roi, de l'appeler par son prénom que par sa fonction. Elle n'aimait pas les terminologies des fonctions, on appelait un chat, un chat, pas une boule de poil à ronron.

Un garde vint frapper à son bureau, chouette, il fallait encore mouvoir son fondement. Ca n'était pourtant pas la saison des récoltes pour vérifier chaque champ etc etc, mais cela devenait intéressant cette Ambassade. Bon, d'accord ces derniers jours, elle ne brillait pas de sa présence mais elle avait prévenu le "p'tit guerrier blondinet", mais elle en avait des chats à fouetter, surtout ceux qui venaient en sa demeure à l'aube. C'est ainsi avec sa "fougue" (pas sa flegme hein) qu'elle entra dans la pièce ou se trouvait un inconnu.

Elle finit par l'observer en haussant un sourcil (mythe naudien) pour le détailler, bon on demandait pas un corps d'Apollon dans une Ambassade, on demandait de la diplomatie, pas bien son fort à elle, mais tant pis, elle semblait encore faire l'affaire. Elle se racla légèrement la gorge pour prendre la parole.

Bonjour, je suis Naudeas de Vandimion, bienvenu à Melgueil, que puis-je pour vous étranger ?!

Bien. Le garde - actons que c'en était un - avait fait vite, laissant au jeune homme seulement le temps de détailler le lieu sans pour autant tomber dans l'attente. Melgueil. Bâtisse qui semblait être assez caractéristique du Languedoc, et si le Leslur-Dénéré aimait mieux le style du Nord du Royaume, force était de constater que le domaine avait une certaine allure. C'est un art que se doivent de maîtriser les meilleurs gardes/valets que de ne pas paraître trop pressés au risque d'être vulgaires, mais de ne pas non plus trop faire attendre, au risque d'être violemment châtiés. Celui-ci avait l'air d'avoir une formation solide en la matière. Bonne chose.

Hochement de tête. "Étranger" ? Il était certes vrai que rien ne le définissait mieux dans le Sud. Il y était foncièrement étranger, pour son meilleur en était-il persuadé. Au moins n'avait-elle pas cet accent de pécore dégrossi que tous semblaient se faire une joie de mettre en avant...
Adoncques était-elle inquisitrice et diplomate. Savoureux mélange. La quarantaine probablement, vieille donc. La question était de savoir si cela lui conférerait une certaine dignité...

Bonjour, Excellence. César-Louis Mattei de Leslur-Dénéré, ravi de vous rencontrer de visu, cette fois ci. Je suis ici pour vous offrir mes services et ma motivation en tant que diplomate, tout du moins si d'aventure vous en avez un quelconque besoin.

Sourire doublé d'un haussement des deux sourcils. Déjà, elle n'avait pas l'allure de la paysanne du coin - quoique celle-ci puisse avoir infiniment de prestance -, restait à savoir dans quelle catégorie elle rentrait.

Les apparences sont parfois trompeuses, paf, c'était le p'tit gars qui avait écrit pour devenir Ambassadeur, puis de toute façon, ça fait toujours mieux sur les plis le "S.E.", les nuls mettront Son Eminence, les plus érudits comprendraient qu'il n'a pas de bure rouge et qu'il n'est pas Cardinal, donc Excellence. En quoi on excelle, ca, on pourrait peiner à le dire, l'art des mots ? du phrasé ? on excelle dans quoi, mystère, peut être un jour la réponse sera trouvée.

Revenons en à l'étranger qui ne l'était plus, vu qu'il venait de se présenter. Sa voix était quand même agréable, le sourire un peu faux, mais baste, elle allait pas donner un cours sur le sourire, fait exceptionnel donc précieux chez elle. Elle passa son doigt sur ses lèvres, en jaugeant ce qu'elle allait pouvoir dire. La Bourbonnaise avait parfois ce don, celui de se taire, appris contre sa volonté, mais bénéfique.

Oh, bien, vous voilà prompt à vous présenter, ce qui est fort bien, soyez donc le bienvenu Messire. Ils sont pas amis, on poussera pas mémé dans les orties. Je vous écoute donc qu'est ce qui vous mène en cette Ambassade ? L'aventure du parchemin ? Une petite once d'ironie comprise ou non par certains, mais une once, reste une once.

Hochement de tête, à nouveau. L'aventure du parchemin ? Quelle riche idée. Une Excellence qui avait les mots piquants et l'attitude qu'il convenait. Elle devait, ainsi, être nécessairement une bonne diplomate, selon la conception des choses du jeune homme, ou tout du moins une bonne ambassadrice, à défaut d'être réellement diplomate. Bien. Elle n'était définitivement pas une pécore, et ne semblait pas compter parmi ses héritiers qui font honte à leur lignage en s'endormant sur leurs titres. Parvenue, sans aucun doute. Se faisait-elle foi de garder ses manières de roturière ? Le Leslur-Dénéré le saurait bien assez vite.

Reportant son regard sur la Prime Ambassadrice.

Le parchemin est utile, mais il est souvent affreusement trompeur. Il permet de démasquer les plus médiocres, mais sert également de faux-semblant aux velléitaires, Excellence.

Comprendre : on repère facilement un pécore derrière un parchemin, mais le bon parleur peut facilement s'y cacher. Nul doute que le jeune homme avait une sainte horreur des hâbleurs.

Adoncques je crois qu'il est bien plus préférable de jauger son interlocuteur par les mots plutôt que par les parchemins, davantage même en diplomatie.
Quant à ce qui me mène en cette ambassade, pour reprendre vos termes Excellence, je dirais simplement qu'il s'agit d'une volonté d'exercer ce pour quoi j'ai l'appétence la plus grande tout en étant, relativement, utile au Comté. En réalité, pendant longtemps, juristes & hommes d'armes furent ma peine quotidienne. Probablement une façon de vaincre ce vieux complexe.

Léger sourire. Elle comprendrait indubitablement l'ironie.

Elle se permit une esquisse de sourire, l'atmosphère semblait sereine, l'un jaugeant l'autre, une joute du regard. Ils auraient eu des montures, qu'ils les auraient éperonnés sans vergogne, cherchant à déstabiliser son "adversaire". Il ne semblait pas mâcher ses mots, imbu de sa personne sans nul doute, sa verbe avait ce doux son à ses oreilles, celui d'une certaine dureté.

Un benêt reste un benêt, il suffit qu'il ouvre la bouche ou en sorte moult stupidité. Le vélin ou autres parchemins couteraient bien trop chers quant à leurs réflexions absurdes. A moins qu'on l'étripe avec les entrailles du veau d'où sera tiré ce parchemin..

L'idée lui plaisait, parlez lui de sangs, de morts, de tristesses, elle y trouverait un certain romantisme, ce fut sa vie durant des années, un peu plus âgée, pas vieille chouette encore, mais n'hésitant pas encore à prendre les armes et parcourir des lieux pour cela.

Votre peine fut honorable, elle fait son homme, certes pas sa verbe, même si la rudesse de certains barbares, nous font devenir presque des bêtes et ne peux qu'apprécier ces faits.

Je serais fort curieuse de savoir ou vous résidez ? Qu'est qui pour vous fait que vous seriez utile au Comté ? que pensez vous de ce Comté ??

L'Inquisitrice en elle reprenait place, sa curiosité était revenue sans crier "gare", manquerait plus que ça. Elle voulait en savoir plus sur ce jeune homme. Il devisait ou prenait soin de ses réponses, cela commençait à l'intéresser, homme qui ne semblait pas ployer, comme certains.

You failed. Try again.
Diplomate, inquisitrice et militaire. Le jeune homme n’imaginait pas, jusque-ici, que ces trois domaines se cumulaient, et encore moins qu'il savaient se compléter. En son for intérieur, il était intimement persuadé que l'art de la diplomatie était la meilleure chose qu'un militaire pouvait se targuer de posséder, bien plus que le courage, la force, ou ce qu'ils nomment le "sens tactique" dans leur vocable pompeux et, assurément, dans son optique follement péremptoire, ridicule.

Un nouvel hochement de tête à son propos. Effectivement, le pécore demeurait exceptionnellement facile à démasquer, surtout celui qui cherchait à échapper à son destin. Grotesques gesticulations. La Prime Ambassadrice était curieuse, une qualité assurément, même si son éducation lui faisait penser qu'il était désobligeant de la manifester. Bien évidemment, tout dépendait de l'interlocuteur, et il était, selon lui, plutôt plaisant d'être désobligeant dans nombre de situations. Mais le Leslur se plaisait à penser qu'il n'était pas interlocuteur que l'on dominait facilement. Chimérique illusion de cette instruction noble qu'il avait reçue, sans nul doute.

Pour autant, il savait mâcher ses mots. Que pensait-il du Languedoc ? La belle affaire. La franchise lui aurait fait répondre : "J'exècre au plus haut point ce Comté de paysans dégrossis où l'immense majorité de ces vulgaires pécores possède cet accent si caractéristique. Cet accent que l'on subit et qu'ils semblent prendre un malin plaisir à mettre en avant. Ouais ! J'les méprise tous, ou du moins une grande partie. Bon, certains peuvent paraître sympathiques, disons, une fois la pilule de leur "Bonjorn" avalée. Mais la forme, que diable ! La forme ! Merde !"
Bien évidemment, il ferait en sorte que la catastrophe soit évitée, dusse-t-il l'estimer à jamais fort dommageable...

Effectivement. Cela "fait son homme". Mais cela fait surtout des ravages qui ont la fâcheuse habitude de resurgir lorsqu'on ne les attend plus. Quelle idée d'apprendre par cœur des Chartes indigestes, si ce n'est un vieux désir de vaine gloire ? En toute chose mesure est nécessité et bien plus intelligent est celui, ou celle du reste, qui sait en faire usage & lecture opportuns.

Une main dans les cheveux plus tard.

Je crois, Excellence, que le propre d'un jeune homme éduqué dans le Nord du Royaume, avec des vues & des mœurs de "nordiste", est de tenter de faire l'inverse que ce qu'il semblait être dessiné pour lui. Aussi me suis-je récemment installé à Uzès. Paisible et calme bourgade, je trouve.

Là aussi, comprendre : c'est un peu mort comme coin.

Quant au Comté à proprement parlé, j'ai pu assister aux joutes électorales des dernières élections comtales. Elle furent assez navrantes, selon moi, une des listes ayant jugé bon d'incorporer les plus grossiers personnages qu'il devait être possible de rencontrer. Si là doit être notre lot, par Chistos...

Les pécores participent au gouvernement, c'est la débandade. Au moins ne l'ont-ils pas emporté, ce serait la débâcle la plus totale.

Nous sommes toujours utiles à quelque chose, il serait bien présomptueux de se plaire à être utile dans l'absolu. En l'occurrence, le diplomate est utile au service général de son Comté, rien de plus. C'est en cela que je vous propose aujourd'hui des compétences que j'estime fondées, Excellence.

Fin. Et sourire permis.

Dernière édition par Dondarrion le Sam 01 Mar 2014, 17:19, édité 1 fois

Dondarrion avait apprit de la Prime-Ambassadeur elle-même qu'un jeune homme au verbe haut avait écrit, désirant intégrer les rangs de l'Ambassade. Un page vint d'ailleurs le quérir dans son bureau, peu après, l'informant que l'homme en question était présent à l'entrée. le Vice-Ambassadeur, comme à son habitude, n'était vêtu que de vêtements simples, et c'est avec surprise qu'il constata en pénétrant dans la Aula Magna que Son Excellence Naudeas avait prit les devants, il avait l'impression de faire un peu tâche comparé aux vêtements sobres mais d'excellente facture qu'elle arborait en toutes circonstances. Il s'inclina respectueusement devant les deux personnes, apparemment en grande discussion.

Bien le bonjour, Excellence, et à vous également, messire de Dénéré ! Il avait un peu bloqué sur le nom complet du bonhomme... Je vous souhaite la bienvenue à l'Ambassade du Languedoc ! Je vois, Excellence, que vous menez déjà l'entretien à bien. J'espère que le messire ici présent a fait l'étalage de sa motivation et de sa bonne volonté à intégrer nos rangs. Si c'est le cas, je peux me charger de la paperasse.

Se tournant vers le jeune homme:

Messire de Dénéré, auriez-vous une préférence pour une province en particulier? L'Ambassade donne la liberté de choix à ses nouvelles recrues mais nous pouvons aussi vous orienter dans celui-ci. Les provinces que nous cherchons à pourvoir en priorité sont le Comté de Toulouse et le Rouerge...

Sujet: Re: Petit Dénéré deviendra-t-il ambassadeur ? Sam 01 Mar 2014, 15:07

Le jeune homme avait retenu une nouvelle grimace. L’étalage de sa bonne volonté ? Eh bien, il était intimement persuadé que les déclarations d’intentions et les pitoyables tentatives d’exprimer toute la motivation qu’un individu pouvait avoir étaient le lot des médiocres. Ceux qui ressentaient le besoin de se rassurer sur leurs propres talents, généralement inexistants du reste. Sans doute que le Vice-Prime Ambassadeur était habitué à rencontrer ces tristes personnes. La diplomatie se perdait.

Roturier, invariablement. Il suffisait d’un regard pour s’en apercevoir, fâcheuses habitudes qui caractérisent & dévoilent votre appartenance, si tant est qu’on cherche à la cacher. Vêtements simples et langage relativement exclamatif, le blond devait probablement être un beau représentant de cette nouvelle classe de respectables citoyens qui croyaient foncièrement dans le travail et dans la peine, qui se plaisaient à cultiver ces valeurs d’élévation. Pour autant, il ne semblait pas chercher à singer certaines manières avec lesquelles les parvenus se ravissaient de leur propre complaisance ridicule, mais donnait plutôt l’impression de connaître – inconsciemment peut-être – ses limites. Intelligent, donc.

Bonjour Excellence, enchanté de vous rencontrer. Je ne sais si Son Excellence la Prime Ambassadrice a pu jauger de ma motivation ou remarquer ma bonne volonté, mais je suis, quoi qu’il en soit et sans médire sur l’investissement que se doit d’avoir tout bon diplomate, persuadé que le service public et l’intérêt du Comté sont des devoirs hautement plus essentiels.

Hochement de tête. Donner une relative liberté aux nouveaux venus quant à leur affectation, c’était amusant.
Le Rouergue ? Ah non ! Comment leur expliquer de manière relativement aimable qu’il ne souhaite pas se taper les pires abrutis du Royaume ? Quoique les angevins devaient rivaliser en la matière… Histoire à creuser, cela.
Toulouse ? Why not. Mais c’était tout de même le Comté où on rencontrait le plus de sociopathes au kilomètre carré. Entre les ultra-royalistes et les anti-royalistes, ils ne faisaient pas mine de connaître la modération.

J'entends vos recommandations et m'y plierai de bonne grâce si vos souhaits deviennent nécessité, Excellence. Toutefois, si officier dans le Comté de Toulouse ne présente pas le moindre inconvénient insurmontable pour ma part, j'estime qu'être nommé auprès du Comté du Limousin et de la Marche, si toutefois le poste était libre, revêtirait pour le Languedoc de davantage d'efficacité. J'ai en effet établi certains contacts avec leurs responsables durant mon dernier voyage.

Sujet: Re: Petit Dénéré deviendra-t-il ambassadeur ? Dim 02 Mar 2014, 10:05

Dondarrion eut la désagréable impression de se faire jauger du regard par le nouvel arrivant, il se dit que les rôles devaient avoir été inversés sans qu'on le mette au courant... Il haussa mentalement les épaules, il allait probablement devoir s'habituer à avoir affaire à un homme chez qui les mots s'entrechoquaient derrière le front uni avant de franchir les lèvres, se gardant bien d'extérioriser tout ce qui lui passait par la tête. Le sourire n'était pas le principal canal de communication du jeune homme en tout cas, peut-être même méprisait-il ceux qui, à l'instar de Dondarrion, avaient les lèvres qui s'étiraient avec facilité. Il passa un instant sur son charabia intellectuel, cela devait plus être du goût de la Prime-Ambassadeur, et se concentra plutôt sur le choix de sa province.

Le Limousin? Et bien... Pourquoi pas? Si vous daignez attendre un instant en compagnie de la Prime-Ambassadeur, je m'en vais rédiger votre lettre de marque.

Dondarrion retourna à son bureau, le bruit de ses bottes claquant sur le dallage, avant de revenir quelques dix minutes plus tard, muni de la lettre de créance.

Voici votre lettre de créance Excellence, bienvenue parmi nous ! Vous trouverez dans l'Ambassade une charte de l'Ambassadeur ainsi qu'un petit guide mit à votre disposition pour vos premiers pas. Il est aussi nécessaire que vous alliez prêter serment au Château de Montpellier. Si vous avez la moindre question, n'hésitez pas à demander conseil à Son Excellence Naudeas ou à moi-même. Est-ce clair?

Citation :: De moi, Son Excellence Dondarrion, Vice Prime-Ambassadeur du Languedoc ad interim,

A tous ceux qui liront ou se feront lire,

vous salue,

Qu'il soit su que nous nommons ce jour Son Excellence César-Louis Mattei de Leslur-Dénéré au poste d'ambassadeur auprès du Comté de Limousin et de la Marche.

Il aura pour responsabilité d'être le digne représentant du Languedoc dans ses actes et dans ses mots.

Faict à Melgueil,

Le 2 Mars mil quatre cent soixante deux,

Avec un sourire, Dondarrion tendit un trousseau de clés à la nouvelle recrue.

Sujet: Re: Petit Dénéré deviendra-t-il ambassadeur ? Dim 02 Mar 2014, 19:36

Boah ! Le Leslur-Dénéré débordait, pourtant, d'humour. Certes, cela n'était pas le trait de caractère qu'il mettait en avant le plus fréquemment, en particulier lorsqu'il rencontrait les gens - a fortiori des roturiers - pour la première fois. Ah ! Le mai aimé très probablement. La vérité est qu'il pensait que la force d'un sourire était atténuée lorsqu'on passait son temps à crisper la bouche, pour oui ou pour ou non. Le jeune homme avait bien noté que le blond semblait se faire foi d'être jovial et cela le laissait de marbre, indifférent. Il est heureux, tant mieux pour lui.

Hochement de tête. Exception à la règle, il adressa au Vice-Prime Ambassadeur un sourire légèrement crispé.

Je vous remercie, Excellence. Et je daigne, rassurez-vous.

L'attente ne fut pas longue, déjà revenait-il. Efficace. Ou alors n'avait-il fait que recopier ces lettres formelles et vides que l'on réserve pour les nominations qui se font trop fréquentes ? Quoi qu'il en soit, il ne l'avait pas fait attendre, et le Leslur-Dénéré lui rendait grâce de cela.
Levant les yeux vers le blond.

Je suivrai, ainsi, vos conseils & recommandations, serment sera prêté dès que possible au Château de Montpellier. Je me fais foi, soyez-en assuré, de visiter les autorités limousines dans les prochains jours. Soyez également assuré que je m'efforcerai de comprendre les spécificités institutionnelles de vos ambassades et de me présenter à ceux qui sont mes collègues, dorénavant.
Mes remerciements, encore une fois, Excellence.

En effet, c'était clair.

Sujet: Re: Petit Dénéré deviendra-t-il ambassadeur ? Lun 03 Mar 2014, 17:10

Ben chouette, ne soyez pas dans la rêverie, vous le payez, surtout sur certain laps de temps, elle les avait laissés deviser enfin elle aurait préféré juste que Dondarrion se présente, mais tant pis, il serait dit encore qu'elle ne foutait rien et l'autre se donnerait une joie de la mettre au rebus. Elle esquissa une grimace à peine visible ainsi le voulait le destin. Bon, ne pas avoir de vie à l'extérieur, bref, cela parfois l'agaçait. Tout dans la minute...

Elle avait repris son visage impassible, elle qui s'était presque détendue, elle regarda les deux hommes.

Bien ce cas, tout est dit, soyez le bienvenu à nouveau en cette Ambassade. Si vous avez quelques questions n'hésitez pas, je... enfin Dondarrion vous répondra semble t-il. Vous aurez besoin de ça.

Elle lui tendit le trousseau de clés arriva comme elle était partie donc vers son bureau, fermant le poing assez en colère.

Sujet: Re: Petit Dénéré deviendra-t-il ambassadeur ? Lun 03 Mar 2014, 20:15

C'était amusant. Et gênant en même temps, car le jeune homme avait un début de considération pour la Prime Ambassadrice ; mais, pour autant, il savait gré à son second de sa rapidité. Il était vrai, du reste, que cela permettait au Leslur-Dénéré de se conforter dans ses préjugés - qu'il prenait pour vérité générale - quant à l'éducation et au sens du positionnement des roturiers, ou en l'occurrence des subordonnés.
Étonnamment, il ressentait une sorte de sympathie, vis-à-vis des deux.

Je prends note, Excellence.

Hochement de tête & léger sourire avant de tourner les talons.
On the road... again.

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